| RAMZI CHAMAT | OAKS GROUP SA
La Banque nationale suisse (BNS) a annoncé, le 24 mars 2025, une réduction de son taux directeur à 0,25 %, marquant un tournant majeur dans la politique monétaire du pays. Cette décision, prise dans un contexte de stabilisation économique et d’inflation maîtrisée, pourrait bouleverser le marché immobilier genevois.
À Genève, où l’immobilier est déjà sous tension, cette baisse du taux directeur impactera directement les taux hypothécaires, la demande et les prix des biens immobiliers. Une question essentielle se pose alors : cette nouvelle donne va-t-elle faciliter l’accès à la propriété ou provoquer une nouvelle flambée des prix ?
Dans cet article, nous analyserons les conséquences de cette décision pour les acheteurs, investisseurs et promoteurs immobiliers.
Genève, l’un des marchés immobiliers les plus dynamiques et exclusifs d’Europe, est caractérisée par une offre limitée et une demande toujours plus forte. Avec la baisse du taux directeur de la BNS, les conditions d’emprunt vont s’assouplir, incitant davantage d’acteurs à entrer sur le marché.
Quels seront les effets réels ?
Décryptons ensemble les impacts concrets de cette baisse des taux sur l’immobilier genevois.
La baisse du taux directeur entraîne une diminution mécanique des taux d’intérêt appliqués aux crédits immobiliers. Pour les ménages genevois, cela signifie des conditions de financement nettement plus attractives.
Taux hypothécaires actuels : Selon les premières estimations, les taux fixes sur 10 ans pourraient chuter sous la barre des 1,5 %, contre environ 2,2 % en 2024.
Impact sur la capacité d’emprunt :
Un acheteur disposant de 5'000 CHF de revenus mensuels et d’un apport initial de 20 % pouvait emprunter environ 800'000 CHF en 2024. Avec des taux plus bas, cette capacité d’emprunt pourrait dépasser 900'000 CHF en 2025, ouvrant l’accès à des biens plus attractifs.
Attention aux effets secondaires :
Si cette baisse encourage les achats, elle risque aussi d’intensifier la pression sur la demande, accélérant ainsi la montée des prix.
À Genève, l’offre de logements est structurellement limitée par des contraintes foncières et réglementaires. Une augmentation soudaine de la demande pourrait donc tirer les prix vers le haut, particulièrement dans certains segments du marché.
Effet pervers possible : Certains propriétaires pourraient choisir de conserver leurs biens en attendant une appréciation plus forte des prix, réduisant encore l’offre disponible sur le marché.
La baisse des taux ouvre la porte à une nouvelle vague d’investissements locatifs. Avec des coûts d’emprunt réduits, de nombreux investisseurs pourraient chercher à se positionner sur des biens à louer.
Le point de vigilance :
Avec des prix en hausse, les rendements nets risquent de stagner ou baisser, rendant certains investissements moins rentables qu’ils ne le paraissent à première vue.
Les promoteurs immobiliers pourraient également tirer parti de la baisse des taux pour lancer de nouveaux projets. Cependant, plusieurs obstacles demeurent.
Conclusion pour les promoteurs : La baisse des taux est un atout, mais ne suffira pas à résoudre la pénurie structurelle de logements à Genève.
La baisse du taux directeur de la BNS à 0,25 % pourrait transformer en profondeur le marché immobilier genevois :
Tendance générale : Genève devrait voir une hausse de la demande et donc une pression supplémentaire sur les prix, notamment dans les quartiers intermédiaires.
Et vous ?
Pensez-vous que cette baisse des taux représente une opportunité à saisir ou un facteur aggravant la crise du logement ?
La BNS a pris cette décision pour soutenir l’économie suisse en rendant l’accès au crédit plus abordable. Avec une inflation maîtrisée et une croissance économique stable, une politique monétaire plus accommodante vise à stimuler l’investissement et la consommation.
La baisse du taux directeur entraîne généralement une diminution des taux hypothécaires, ce qui réduit le coût du crédit immobilier pour les acheteurs. Cela permet aux ménages d’accéder à des prêts à des conditions plus favorables et d’augmenter leur capacité d’emprunt.
Non, au contraire. Une baisse des taux stimule la demande, ce qui peut exercer une pression haussière sur les prix, surtout dans un marché où l’offre est limitée comme celui de Genève. Il est donc probable que les prix continuent d’augmenter, en particulier dans les quartiers intermédiaires et populaires.
Tout dépend de votre projet. Avec des taux hypothécaires en baisse, les conditions sont favorables à l’achat. Cependant, il faut prendre en compte la hausse des prix qui pourrait rapidement compenser l’avantage des taux réduits. Les acheteurs doivent donc agir rapidement avant une éventuelle remontée des prix et des taux.
Les investisseurs bénéficient d’un coût d’emprunt réduit, ce qui peut rendre l’investissement locatif plus attractif. Cependant, les rendements locatifs pourraient être sous pression en raison des prix en hausse et de la réglementation stricte encadrant les loyers à Genève.
La baisse des taux pourrait encourager les promoteurs à financer de nouveaux projets immobiliers. Toutefois, la rareté du foncier et les réglementations strictes à Genève limitent leur capacité à répondre rapidement à la demande croissante.
Oui, les taux directeurs peuvent remonter si l’inflation repart à la hausse ou si la BNS juge nécessaire de resserrer sa politique monétaire. Les acheteurs et investisseurs doivent donc prendre en compte ce risque avant de contracter un emprunt à long terme.
Il est conseillé de :
Pour un achat, un investissement ou un projet de promotion immobilière, il est recommandé de faire appel à des experts locaux. Les professionnels du secteur, comme Oaks Group SA, peuvent vous conseiller sur les meilleures opportunités du marché et vous accompagner dans vos démarches.