| RAMZI CHAMAT | OAKS GROUP
2026 sera une année de taux bas durables, idéale pour financer et sécuriser des projets immobiliers, mais qui exige rigueur, sélectivité et excellente exécution. Dans un environnement économique mondial encore marqué par les incertitudes géopolitiques et les ajustements post-crise, la Suisse se distingue par une remarquable stabilité monétaire. À l’horizon 2026, cette stabilité crée un cadre particulièrement lisible pour les acteurs de l’immobilier, qu’ils soient acquéreurs, promoteurs ou partenaires financiers. L’analyse des perspectives de taux hypothécaires permet d’anticiper avec précision les opportunités et les stratégies à privilégier.
Après plusieurs années de fluctuations importantes, la politique monétaire suisse est entrée dans une phase de normalisation. La Banque nationale suisse (BNS), qui avait relevé ses taux directeurs à partir de 2022 pour lutter contre une inflation importée et exceptionnelle, a progressivement inversé ce mouvement en 2024 et au premier semestre 2025.
Depuis mi-2025, le taux directeur est revenu à 0 % et s’y maintient. Cette décision repose sur un constat clair :
Pour 2026, les prévisions convergent vers une inflation faible, autour de 0,3 %, et une croissance économique suisse estimée à environ 0,9 %, soit un rythme inférieur à la moyenne de long terme mais suffisant pour éviter tout scénario récessif.
Dans ce contexte, UBS anticipe une poursuite du régime de taux bas tout au long de l’année 2026.
Les hypothèques indexées sur le SARON devraient évoluer de manière quasi latérale, autour de 0 %. Tant que la BNS maintient son taux directeur inchangé, aucune variation significative n’est attendue. Le SARON demeure ainsi un outil de financement particulièrement attractif pour les portages de projets et les stratégies dynamiques.
Les taux fixes à moyen et long terme pourraient connaître de légères hausses marginales, principalement liées à une amélioration conjoncturelle en zone euro ou à une remontée modérée des rendements obligataires. Toutefois, ces mouvements resteraient limités et ne remettraient pas en cause le caractère historiquement bas des taux actuels.
En résumé, 2026 ne s’annonce ni comme une année de détente supplémentaire, ni comme une année de resserrement monétaire : il s’agit d’un plateau de stabilité.
Un soutien structurel aux valeurs immobilières
Des taux durablement bas continuent de soutenir les prix de l’immobilier, en particulier dans les régions à forte tension foncière comme Genève et l’arc lémanique. L’absence de pression haussière sur les taux limite le risque de correction liée au financement.
Un environnement favorable aux projets bien structurés
Pour les promoteurs et développeurs, 2026 offre une visibilité rare. Le coût du capital est connu, maîtrisé et prévisible. Cela favorise :
En revanche, la croissance économique modérée impose une sélectivité accrue : seuls les projets bien localisés, correctement dimensionnés et répondant à une demande réelle tireront pleinement parti de ce contexte.
2026 : une année de rigueur et d’exécution
Contrairement aux périodes d’euphorie ou de crise, 2026 se caractérise par un environnement rationnel et lisible. Le principal risque n’est plus monétaire, mais opérationnel :
Les acteurs capables de structurer intelligemment leurs financements, d’arbitrer entre taux variables et taux fixes, et d’anticiper finement les cycles de commercialisation disposeront d’un avantage compétitif déterminant.
L’année 2026 s’inscrit dans un cadre rare de stabilité des taux d’intérêt, propice aux décisions réfléchies et aux stratégies de long terme. Pour l’immobilier suisse, et plus particulièrement pour les projets de qualité, ce contexte constitue un socle solide : ni euphorique, ni contraignant, mais exigeant en matière de discipline et d’exécution. Dans un tel environnement, la création de valeur repose moins sur l’anticipation de mouvements de taux que sur la qualité intrinsèque des projets et la rigueur de leur pilotage.